Jérémy Ferrari en colère contre Manuel Valls dans ONPC
C’est un Jérémy Ferrari très remonté qu’ont retrouvé les téléspectateurs de France 2, dans ONPC, ce samedi 16 janvier 2016. L’humoriste était l’invité de Laurent Ruquier et, au cours de l’émission, il a poussé un violent coup de gueule contre Manuel Valls (également présent sur le plateau).
L’humoriste s’en prend à Manuel Valls dans ONPC
Manuel Valls pensait sûrement que Léa Salamé ou Yann Moix seraient les plus virulents lors de son passage dans ONPC. Mais, surprise, c’est finalement avec l’humoriste Jérémy Ferrari, spécialiste de l’humour noir et révélé par Laurent Ruquier au grand public, que le premier ministre s’est vu attaqué frontalement et sans ménagement. En cause: la politique française en Afrique et notamment la présence du président du Gabon, Ali Bongo, au défilé du 11 janvier 2015, après les attentats de Charlie Hebdo. Et comme nous l’avait annoncé la production, la séquence n’a pas été coupée. «C’est justement tout l’intérêt de l’émission. On est davantage dans une forme de sincérité. C’est un exercice non policé, sans langue de bois», explique-t-on au sein de la société de production qui se voit souvent reprocher ses nombreux clashs.
Jérémy Ferrari a d’abord interpellé Manuel Valls sur la présence de Johnny Hallyday à l’hommage des dessinateurs de Charlie Hebdo sur la place de la République, il y a quelques jours. Avant de faire «un clin d’œil» comme il l’avoue au «dictateur africain que le gouvernement soutient». «J’ai l’impression de voir Daniel Balavoine face à François Mitterrand», lance, hilare, Laurent Ruquier.
Loin de se démonter, Jérémy Ferrari embraye: «Je ne suis pas politologue, historien… Vous avez dit que la mort de ces jeunes qui préfèrent mourir que vivre. Vous avez dit qu’on était en guerre. Non, non, non! Vous, votre gouvernement est en guerre, nous on n’est pas en guerre. Nous, on se fait tirer dessus quand on va voir des concerts. Vous êtes en guerre, le gouvernement est en guerre, pas nous. Moi je ne suis pas en guerre contre les musulmans. Il y a des choses absurdes, comme la présence d’Ali Bongo au défilé. Comment vous expliquez qu’Ali Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression?». L’humoriste en profite pour ajouter que la loi sur la déchéance de nationalité ne «concerne que quatre personnes».
Visiblement agacé, le premier ministre écoute, avant de répliquer. «Dans cette manifestation, il y avait des chefs d’État et de gouvernement, lui répond Manuel Valls. Vous retenez Ali Bongo, moi je retiens le président de l’Autorité palestinienne, le Premier ministre israélien, et surtout un autre président élu lui, Ibrahim Boubakar Keita, le président du Mali. Des soldats français se sont fait trouer pour aller soutenir un pays où il n’y a pas un seul intérêt économique. Pas un seul. Vous connaissez le Mali? Pour libérer ce pays qui allait être sous l’emprise des terroristes.»
«L’honneur de la France, c’est que vous puissiez m’interpeller, c’est que chacun puisse avoir un avis différent, c’est de continuer à débattre. On se bat pour garder cette liberté de ton», a finalement répondu Manuel Valls. Après cet échange tendu, le Premier ministre a quitté le plateau, après plus d’une heure trente d’entretien.
Quelques minutes auparavant, Manuel Valls avait justifié son choix de participer à ce talk-show. «En France, on aime enfermer les gens dans une case ‘‘Quoi, le Premier ministre venant dans une émission? » Si je me mettais debout sur la chaise, que je commençais à chanter, à raconter n’importe quoi, je ne serais pas dans mon rôle. Là, nous avons parlé de choses sérieuses et nous touchons les téléspectateurs qui ne regardent pas d’autres émissions politiques».